Ardo observa une dernière fois le visage de ses compagnons et amis. Il eût une dernière pensée pour sa femme, puis se prépara à combattre. Il entendait pester derrière lui, et il partageait leurs sentiments. Par les puissances, pourquoi le destin s’acharnait il sur eux ?
Alors qu’ils croyaient avoir trouver un refuge à Shyris, après des années d’errance et de misère, alors qu’ils s’étaient bâtis un foyer, un refuge, un chez eux, enfin, pourquoi avait il fallu que les archanges les retrouve après plus de dix ans ? Quand la nouvelle était tombé qu’un éclaireur archange les avaient retrouvés, ils avaient tout d’abord songés à fuir pour sauver leurs vies, fuir encore, comme des animaux errants, et perdre tout ce qu’ils avaient bâtis ici, à l’est de l’île…
Seulement, alors que la peur rongeait leurs cœurs, un homme, un seul, s’était élevé contre cette idée. Finalement, Ves’del, un des disciples de Kayèl Entharàn, arrivé depuis quelques semaines, avait réussi à convaincre les hommes et femmes de la petite communauté humaine de prendre les armes, et de lutter contre les archanges.
C’est ainsi qu’Ardo, le forgeron, s’était attelé à la forge en redoublant d’ardeur. Finalement, quand les archanges arrivèrent, quatre mois plus tard, les humains étaient aussi prêts et entraînés qu’ils pouvaient l’être. Ardo avait été promu chef de l’aile droite, et les humains s’étaient placés à la lisière de la forêt, pour empêcher leurs adversaires d’user de leur principal avantage, à savoir leurs ailes. Malgré tout, cela se présentait mal.
Les archanges avaient pour eux l’entraînement, les pouvoirs de race et le nombre, étant trois fois plus nombreux que les humains. Ceux-ci ne disposaient que de leur haine, leur volonté de défendre leurs familles et ce qu’ils avaient bâti, et quelques pièges qu’ils avaient concoctés à l’attention des archanges.
Finalement, les archanges atterrirent et rentrèrent leurs ailes, se formant en trois bataillons de 150 archanges parfaitement disciplinés et bien équipés. Ils ne semblaient pas avoir d’armes de tir, mais n’en avaient pas besoin avec leurs pouvoirs. Cependant, la moitié des humains en possédaient, et sur ordre de ves’del, 75 arcs se levèrent et tirèrent vers le deuxième bataillon archange, hilare. Cependant, ils rirent beaucoup moins lorsque ves’del prononça quelques mots et que les flèches s’enflammèrent en l’air.
Avant que les archanges abasourdis n’aient eut le temps de faire quoi que ce soit, les flèches tombèrent, tuant plus d’une quarantaine d’archange sur le coup, définitivement. Une deuxième volée partit à la foulée, mais cette fois les archanges étaient prêts, et ils éteignirent les flammes avant qu’elles ne les atteignent, ne perdant qu’une vingtaine d’homme, tandis qu’autant étaient blessé gravement et ne pourraient continuer la bataille. Après cela, les humains se replièrent dans la forêt, poursuivis par les archanges fous de rages d’avoir perdu tant des leurs. Cependant, les archanges étaient plus rapides, et rapidement, ils lancèrent des attaques de glace et de vents sur le dos des humains les moins rapide, les déchiquetant avec violence.
Plus d’une soixantaine d’humains périrent ainsi, réduit en pièce par les archanges qui les rattrapaient et s’acharnaient sur leurs cadavres, provoquant la terreur des survivants. Après plusieurs minutes de poursuite effrénés, les humains se regroupèrent dans une clairière dans la forêt, et, une fois que près de deux cents archanges furent passés, Ves’del lança un terrible sort qui embrasa la foret derrière eux, brûlant vif les quelques cent soixante dix archanges encore dans la forêt, qui connurent une fin tragique et horriblement douloureuse.
Face à face dans la clairière se tenait moins de deux cents archanges, à qui la haine et fureur avait fait oublié tout sens de la discipline, opposé à quatre vingt humains qui s’étaient reformé en un carré défensif, bouclier de bois et épée de bronze dressés. Ves’del se tenait au milieu de ce carré, épuisé, soutenu par deux hommes. Il maintenait en place un bouclier empêchant les attaques élémentaires archanges de passer et de blesser ses hommes.
Au centre se tenait également une trentaine d’archers survivants, qui se mirent à décocher des flèches enflammées vers les archanges. Ceux-ci étaient trop concentrés sur leur haine pour réussir à les éteindre toutes, et une cinquantaine d’autres archanges périrent au cours des secondes qui suivirent. Les survivants archanges, désormais à peine assez nombreux pour former un bataillon, se jetèrent sur les cinquante guerriers humains résolus à se battre et à mourir.
Le choc fût sanglant, les archanges en rage percèrent les lignes humaines, qui luttaient difficilement pour ne pas perdre pied. A ce moment de la bataille, ves’del donna un ordre, et dix hommes, qu’il avait tenu en réserve près de lui, furent envoyé sur la brèche, armés de deux doubles hache de bronzes. Tout d’abord, ils se battirent avec courage, contre un ennemi supérieur en nombre, ralentissant l’ennemi dans sa lutte pour atteindre ves’del.
Puis l’un deux tomba, suivi rapidement d’un autre. Voyant cela et la boucherie qui se produisait, les huit survivants poussèrent un rugissement de rage…et se muèrent en berserk. Ils se jetèrent alors contre l’ennemi, pris de stupeur, et se mirent à démembrer les archanges les uns après les autres. Ves’del lança alors un sort, enflammant les lames des berserks, et les archanges se mirent à fuir, poursuivi par leurs anciennes proies. Quelques minutes plus tard, la bataille était terminée, et les archanges gisaient sur le sol, presque tous morts. Seuls quelque uns d’entre eux avaient survécu pour apporter la nouvelle à leurs supérieurs. Des dix berserks, aucun n’avait survécu, et il ne restait plus que quarante neuf humains sur les cent cinquante trois qui avaient commencé cette bataille. Les survivants enterrèrent leurs morts, et brûlèrent les cadavres archanges.
En liesse, les habitants du petit village le reconstruisirent en le fortifiant au centre de l’île, bien en vu de tous, et bâtirent une petite tour pour Ves’del, se plaçant sous son autorité. La nouvelle fît rapidement le tour d’Aèr, et presque partout dans ce qui allait devenir Meltanéa, des gens firent de même. Ce fût l’avènement des Seigneurs Mages, qui précéda l’empire…